Au détour de la plaine de jeux. (PV)

BY LJ.

Nouvelle journée. Le réveil sonna et Violet enfuit sa tête dans son oreiller. Elle sent un pied ou une jambe, enfin, un truc lui taper le mollet. Que s’était-il encore passé hier soir? Un peu trop d’alcool pur ingurgité et un retour à l’appartement accompagné. On ne change pas les bonnes habitudes. Après avoir donné un bon coup sur le bouton snooze de son réveil, la jeune femme, main sur le front se retourna et découvrit: Eliot, allongé sur le ventre, un filet de bave coulait sur l’oreiller enlacé par ses bras musclés. Il s’était rendormi, nu comme un ver. On ne change pas une équipe qui gagne. Eliot, quelle bête de sexe. Eliot, bête comme ses pieds. Pas très fut-fut non plus. Au moins, Violet n’a pas peur de se faire passer pour plus bête qu’elle ne l’est avec lui. Ils ne sont pas en couple mais pourrait l’être. C’est le seul que Vio ramène plusieurs fois de suite. Enfin, le seul duquel elle en a le souvenir car celui ou celle qui oublie Eliot et bien, il doit être mort car personne n’oublie Eliot que ce soit pour son physique d’apollon ou pour son endurance incroyable. C’est un gars qui vous marque à jamais et pas que psychologiquement. Bon, il était temps de se lever et partir travailler mais il ne fallait surtout pas se lever trop vite, comme Violet le fit. Sa tête se mit à tourner et son pied atterrit dans un pot. « Merde, mon mieeeeeel. » Et voila, son pied était plein de miel. Quel gaspillage. Maintenant, elle devait prendre une douche aussi non, le sable allait lui coller sous le pied et les mouches et les abeilles allaient lui tourner autour à la place des papas sexys et intelligent. Avant d’entrer dans la salle de bains, Violet prit un coussin et le lança sur la tête d’Eliot, qui grogna comme un petit chien. C’était tellement sexy et excitant. « Tu dois partir mon lapin. » Il ne réagissait pas. « Oh, lapin, tu dois partir! » Un décibel en plus. Il avait enfin entendu et ouvrit les yeux, un bête sourire craquant sur les lèvres. Il se leva, effleura les lèvres de sa lapine et prit ses affaires. Sous la douche, Violet entendit la porte claqué.

Lunettes de soleil sur le nez, Violet arriva à la plaine de jeux. Une journée tranquille et agréable s’annonçait. Pas seulement parce que le soleil était présent mais aussi parce qu’elle travaillait avec Penny. Sacrée Penny. À deux, elles formaient une bonne équipe de surveillance. Enfin, surveillance était un grand mot parce qu’on ne pouvait pas toujours dire que les deux jeunes femmes faisaient attention aux mioches et également à leurs paroles. Ces gosses sortaient souvent avec quelques mots de vocabulaires crus en plus, c’est toujours de la culture générale. Il n’y a pas d’âge pour apprendre. « Yo Penny! Alors, tu t’es évadée avec sexy man hier soir? » Sexy man, sexy boy, boy toy… Tant de surnoms pour une et seule personne. Les enfants arrivaient au compte-gouttes, comme d’habitude. Comme s’ils ne savaient pas arriver en groupe et commencer à jouer. Parce que oui, un par un c’est plus de boulot. Il faut dire bonjour plusieurs fois, répondre aux questions matinales comme les: vous allez bien en cette journée ensoleillée? C’est à des questions pareilles que tu as envie de répondre: non ça ne va pas, votre mioche affreusement moche est là. La petite Judy courrait et s’approchait de Violet et Penny, un nouveau câlin infesté de poux arrivait. Ou pas. La petite se prit les pieds dans son pantalon trop large et tomba, sous les rires des enfants et les rires étouffés des surveillantes. Oups.

Les gosses. Violet se demandait parfois comment certains enfants pouvaient être si moches et si turbulents? Pourquoi n’étaient-ils pas tous comme le petit Victor, qui restait assis toute la journée sous l’arbre. Ce gamin là était parfait. Sage comme une image et beau comme un bateau. Les enfants, c’est comme les mouches. Ça fait du bruit, c’est moche et le plus souvent, ça sert à rien. Un point de vue est un point de vue. En plus, les enfants, ça fait grossir et alors, la femme est beaucoup sexy. Il faut parfois prendre le dessus sur ses pensées et donc, réussir à s’occuper de monstres, de démons surnaturels venus d’ailleurs. Bien que s’occuper était un grand mot pour définir l’activité rémunérée de Penny et Violet parce que les deux amies ne pouvaient s’empêcher de parler de leurs conquêtes et histoires de pet, pour être correct.

La conversation ne faisait que commencer et était pourtant déjà très chaude, comme le soleil. Septième ciel, mister chaud lapin… C’était toujours très imagé et compréhensif pour Violet, tant que les images n’étaient pas trop complexes, tout se passait bien. Et voila qu’une mioche demanda ce qu’était un chaud lapin. De quoi il se mêlait cet être hideux ? Il ne voulait rien lâcher ce gamin. « De ce que je me souviens, c’était chaud. Même très hot. Si tu vois ce que je veux dire. » Et oui, ça sentait le miel. Comme toujours. Une nuit de folie sans miel n’était pas une nuit de folie. C’était juste une nuit. De plus, Violet sans miel n’était pas Violet. Tout le monde le savait. Le miel, c’est sacré. Si les abeilles venaient à faire grève ou à disparaître, Violet ferait pareil, elle s’enterrerait dans la terre sans même dire au revoir à ses amis et amants. «Ça sent le miel, c’est vrai? J’ai marché dedans ce matin, c’est sûrement pour ça. » Violet la pas très fut-fut, tout le monde l’aime. Ou pas. « C’était jouissif, orgasmique… Et toi, tu as fait grimper le tissu? C’est comme ça, l’expression? » Grimper le tissu et grimper les rideaux, assez différent Violet. La jeune femme fit un énorme sourire à son amie avant de retirer ses lunettes de soleil pour faire peur au petit Georges, qui venait de s’approcher des surveillantes. Ce petit dernier s’écarta. Ce qu’ils comprennent vite, ces enfants. Violet se tourna vers Penny et vit son visage à la couleur du jour et non teinté brun, comme ses lunettes. « Wooow, Penny’s, tu as encore trop bu hier, toi! » Ce sont des commentaires qu’elle ne devrait pas faire car qui est dans le même cas? Vio la lette.